Le tourisme, un concept dont l’origine remonte à 1841, est emprunté de l’anglais "tourism" (1811) pour décrire le plaisir de voyager. Étymologiquement, le mot a été formé au début du 19e siècle pour désigner les jeunes nobles anglais qui entreprenaient un voyage circulaire, ou "the tours", un terme lui-même dérivé du français "tour" (de "tourner"). Alors que le terme "tourisme" traverse les frontières linguistiques, il englobe également des dimensions multidisciplinaires : il est à la fois une industrie économique et un phénomène social influençant divers domaines tels que l’anthropologie, la géographie, la sociologie et la religion.
En matière de tourisme, on parle principalement de déplacement hors de son domicile habituel pendant plus de 24 heures et moins d’un an, selon les experts de la Société des Nations. Toutefois, une distinction importante existe entre le terme "touriste" et "voyageur", qui sont souvent perçus comme opposés.
Franck Michel, dans son ouvrage Désir d’ailleurs, exprime : « Le voyage, c’est oser, défier la banalité du quotidien, le confort rassurant. N’est pas voyageur qui veut ! Et certainement pas le touriste qui se déplacerait toujours en troupeau […] Il est aussi décrit comme un parasite, dégradant tout son passage (…) ». Cette distinction met en lumière la valorisation du voyageur par rapport au touriste.
Historiquement, le voyage était une activité réservée à l’élite noble. Avec la démocratisation du tourisme à partir de 1936, permettant à la classe ouvrière de voyager pour se reposer, la perception du voyage a évolué. La massification du tourisme, en particulier avec les voyages en groupe, a contribué à une certaine dégradation des espaces visités, alimentant ainsi le mépris envers le touriste.
Dans le monde du voyage, une distinction subtile mais significative se dessine entre le voyageur et le touriste. Tandis que le voyageur cherche à s’immerger pleinement dans une culture, à échanger et à explorer au-delà des sentiers battus, le touriste souvent se contente de suivre des itinéraires préétablis. Cette réflexion sur l’authenticité et l’expérience invite à découvrir comment ces deux approches influencent notre manière de voyager et d’appréhender le monde.
Le voyageur se distingue par sa volonté d’échange et d’interaction avec les autres. Il s’investit dans la rencontre et la compréhension des cultures locales, développant une interculturalité et une réflexion personnelle enrichissante. Le voyage devient ainsi une expérience d’apprentissage et de découverte, plutôt qu’une simple escapade.
À partir des années 1950, le tourisme est devenu une industrie majeure, avec l’émergence des formules de voyages tout compris ("All inclusive") accessibles à un large public. Les tours opérateurs, en structurant les itinéraires et les expériences, limitent la dimension d’aventure pour le touriste. Le voyage est alors souvent anticipé et pré-programmé, réduisant la spontanéité et l’autonomie du voyageur.
Jean Chesneau, historien et politologue, souligne la différence fondamentale entre voyageur et touriste : « Le voyageur profite de son déplacement pour explorer, développer une culture du voyage et aller à la rencontre de l’Autre, tandis que le touriste est généralement enfermé dans des rapports commerciaux et des programmes prédéfinis ». La véritable expérience de voyage réside dans la rencontre authentique avec les autochtones, au-delà des interactions marchandes.
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Docteur en langues et communication et titulaire d'un master en tourisme et communication. J’ai eu l’occasion de développer l’expertise dans le domaine de la communication touristique. J’ai mené des recherches en ingénierie touristique et en développement du tourisme culturel.