La gastronomie locale à Souss Massa a un lien considérable avec l’environnement dans la mesure où l’interprétation liée aux repas gastronomiques nécessite une interprétation de l’environnement naturel. La majorité des repas locaux sont constitués des aliments des cultures (des arganeraies, des amandiers, des céréales, des légumes de potager produits au naturel, des fruits de la saison etc.).
Les tribus du Souss (au sud du Maroc) sont connues d’une grande variété de plats typiques consommés de façon permanente ou à l’occasion des événements festifs. Timkilin est une sorte d’entrée que l’on présente aux invités avant le plat principal. Ce repas est constitué de trois bols : une du miel, la deuxième du beurre rance, la troisième d’Amlu et les dattes. Le thè à la menthe et le pain d’orge couronne la réception.
Amlou se fait traditionnellement avec une pierre qui broie les amandes très finement appelée «Azrg» après les avoir torréfié préalablement dans de poêles en terre «Afllun». On commence à les broyer tout en ajoutant l'huile d’argan au fur et à mesure et très rapidement, l’Amlou se forme et devient presque liquide.
Autrefois, la présence de l’huile d’argan est obligatoire dans chaque foyer du souss et son absence est signe de pauvreté. Cette huile est utilisée dans la préparation des repas des invités et leur est servie avec du miel, du beurre rance « Udi » et rarement avec l’huile d’olive que l’on ne présente qu’aux condoléants lors d’un décès. L’arbre perle de la région produit un fruit appelé en langue Amazighe Tafiachte et qui se présente sous forme d’une fausse drupe ovale contenant une noix très dure abritant deux ou trois « amendons » qui servira ultérieurement à créer l’huile d’argan. Il faut environ 30kg de fruits (affiache) ou bien 2,6 kg d’amendons pour produire un litre d’huile d’Argan. La récolte des fruits se fait pendant le mois d’Août. Une fois ramassée les femmes procèdent à leur séchage au soleil pour pouvoir séparer plus aisément le fruit de la noix. Ensuite, c’est l’opération de concassage qui est la plus longue mais c’est grâce à laquelle on récolte les amendons sans toutefois les abimer.
Oudi est une sorte de fromage amazighe issu de la matière grasse du lait de vache cru et que l’on obtient à l’aide d’une écrémeuse Tagchoulte. La crème est ensuite barattée, c’est-à-dire fortement agitée jusqu’à ce qu’elle forme des grains jaunes trempant dans du liquide. Ces grains sont récupérés et malaxé et le beurre est ainsi obtenu.
Après repos, il est porté à ébullition à feu doux pour éliminer l’eau du beurre et on y ajoute après un peu de sel et de thym pour améliorer la conservation.
Docteur en langues et communication et titulaire d'un master en tourisme et communication. J’ai eu l’occasion de développer l’expertise dans le domaine de la communication touristique. J’ai mené des recherches en ingénierie touristique et en développement du tourisme culturel.