L’anthropologie artistique, en tant que branche de l’anthropologie culturelle, met en lumière la musique et la danse comme des moyens essentiels de comprendre les peuples et leurs histoires. Ces formes d’expression révèlent l’âme des sociétés, leurs aspirations, leurs luttes et leurs valeurs. Au Maroc, deux formes d’art bien distinctes, Ahwache, une danse traditionnelle amazighe, et le Hip-Hop, une culture urbaine moderne, partagent une mission commune : véhiculer des messages sociaux et culturels profonds.
Asays, qui regroupe les arts d’Ahwache (danse), Amargue (poésie chantée) et le lieu même où ces performances se tiennent, est une composante essentielle du patrimoine immatériel amazigh. Il incarne une tradition culturelle qui unit la musique, la danse et la poésie dans une célébration collective.
Le terme Asays est dérivé des mots amazighs « Assa » ou « Issa »,signifiant « être assis par terre », une posture typique des spectateurs lors de ces spectacles. Par extension, Asays désigne également un espace communautaire où se déroulent des rituels, des cérémonies et des moments de partage culturel.
Ces rassemblements, organisés au coucher du soleil, attirent des invités venus de villages voisins. Les soirées sont marquées par une convivialité chaleureuse ,mais aussi par des joutes poétiques entre deux groupes. Ces échanges verbaux improvisés témoignent de la créativité et de la virtuosité des poètes. Les danseurs, accompagnés de batteurs, évoluent au rythme des tambours qui soulignent des thèmes sociaux, politiques ou culturels.
Les performances d’Ahwache ne se limitent pas à l’aspect esthétique ; elles incarnent un dialogue vivant entre les générations, renforçant les liens communautaires tout en reflétant les réalités sociales. À travers ses danses et ses chants, Ahwache est à la fois un vecteur d’identité culturelle et un moyen d’aborder des thématiques universelles.
Le Hip-Hop, né dans les années 1970 dans les rues du Bronx à New York, est bien plus qu’un simple genre musical. Il s’agit d’une culture complète, comprenant le Rap, le Graffiti, le Breakdance, et le DJing, chacun portant un message social ou politique.
Introduit dans les années 1980 par des jeunes Marocains de la diaspora, le Hip-Hop a été rapidement adopté par les nouvelles générations. Cette culture urbaine, tout en conservant ses racines internationales, a été adaptée aux réalités locales. Le Hip-Hop marocain s’est nourri des problématiques sociales du pays, notamment le chômage, les inégalités, ou encore les luttes pour la liberté d’expression.
Comme Ahwache, le Hip-Hop marocain utilise le rythme et la poésie pour transmettre des messages puissants. À travers des performances sur scène ou des enregistrements musicaux, il est devenu un moyen pour les jeunes de faire entendre leur voix et de revendiquer leur place dans la société.
Bien que séparés par des siècles et des continents, Ahwache et le Hip-Hop présentent des similitudes frappantes :
Le Maroc, riche de sa diversité culturelle, illustre parfaitement l’interaction entre tradition et modernité. Alors qu’Ahwache préserve l’héritage ancestral des communautés amazighes, le Hip-Hop incarne les aspirations contemporaines de la jeunesse marocaine. Ensemble, ces deux arts racontent une histoire commune : celle d’un peuple en quête de reconnaissance et de changement.
Dans un monde en constante mutation, Ahwache et le Hip-Hop montrent que la danse, la musique et la poésie restent des outils universels pour tisser des liens, transmettre des valeurs, et inspirer l’avenir. Leurs messages sociaux, bien que portés par des formes artistiques différentes, résonnent avec une même intensité, affirmant l’importance de l’art comme moteur de transformation culturelle et sociale.
Cette version révisée offre une structure fluide, des phrases complètes et un message clair qui relie harmonieusement Ahwache et le Hip-Hop tout en valorisant leur impact social et culturel.
Docteur en langues et communication et titulaire d'un master en tourisme et communication. J’ai eu l’occasion de développer l’expertise dans le domaine de la communication touristique. J’ai mené des recherches en ingénierie touristique et en développement du tourisme culturel.