RICHESSE ET PATRIMOINE MAROCAINS

INFLASSE : le parlement Amazigh

3/12/2021
Photographie d'un document réglementaire Amazigh ancien

Autrefois, les représentants (Inflas en langue amazighe) ont été chargés de mettre en œuvre les lois coutumières mises en place par les membres de la tribu. Ils imposent les pénalités de contention pour protéger la vie, l’argent et l’honneur des personnes dans une région où le pouvoir central n’était pas encore mis en valeur. En plus des dispositions légales que la loi islamique a introduites pour réglementer les différentes relations, nous trouvons un arsenal de lois coutumières accumulées par l'expérience, au fil des années, et qui ont été incluses dans des tableaux en bois «Allwah». Ces derniers, gèrent et réglementent les différents et conflits entre personnes ou encore les célèbre «Izerfane» (droit coutumier berbère) qui assure la même fonction. Ces dispositifs de lois sont multiples et à titre d’exemple celui du Marché hebdomadaire qui implique des éléments d’ordre général tels que la surveillance des routes menant au souk. Ce règlement assure la sécurité des acheteurs en protégeant leurs intérêts et la bonne application des lois et punition des frauduleux qui perturbent le fonctionnement normal du marché.

Le président de la tribu /Amrar (le pouvoir exécutif)  

Elu par les clans de la tribu et selon une période prescrite par le droit coutumier allant d’une année à trois ans, Amrar représente l'autorité suprême de la tribu et la représente au cours des négociations entre les présidents «Imraren» des autres tribus. Il est nommé volontairement sans rémunération ni compensation et nomme également ses assistants. Il devrait être charismatique, honnête et diplomate pour avoir la capacité de négocier avec d'autres tribus.

Cette position est souvent héritée du père au fils mais avec la pénétration du «Makhzen», le pouvoir centrale qui traverse la tribu et la moule progressivement, Amrar est nommé selon la recommandation et satisfaction de l’autorité centrale qui doit s'assurer que le fils suivra les traces de son père retraité ou décédé. Cette protection a poussé quelques-uns des Amrar vers la tyrannie qui soumettait les gens, par force à travailler leur terre sans contrepartie.

En cas de refus, ils payaient une sorte d’amende pour être épargnés de ces travaux forcés. Ces Amrar déchaînaient leur cupidité et leur caprice, de sorte à transformer certaines tribus en des fiefs du système féodal composé de seigneurs féodaux et esclaves de la terre.

Parmi les fonctions d’Amrar au sein de la tribu, on trouve l’organisation des systèmes d’irrigation et du pâturage, la distribution de l’eau et la gestion de la collecte en périodes de récoltes. Il a, en outre, le droit de nommer «Anfgour». Ce dernier joue le rôle de «gendarme» et il se charge de surveiller les champs. Selon les coutumes pratiquées, nul ne sera autorisé à jouir de récolter un champ même s’il est en sa possession qu’après l’annonce de la date collective de la récolte par le moyen de Lbrih ou Abrah  en langue amazighe en étant un moyen de communication efficace à l’époque.

Auteur
Photo de profil du docteur Zahra Boughroudi

Zahra Boughroudi

Docteur en langues et communication et titulaire d'un master en tourisme et communication. J’ai eu l’occasion de développer l’expertise dans le domaine de la communication touristique. J’ai mené des recherches en ingénierie touristique et en développement du tourisme culturel.