La commune de Chtouka Aitbaha (70 km d’Agadir) est connue par ses fameux Igudar tels ceux de Sidi yaacoub, Imhilen et Guemzt et bien d’autre. Ces Igudar au-delà de leur valeur historique et esthétique d'un point de vue architectural, sont surtout des révélateurs d'une civilisation originale, et d'un mode d'organisation socio-politique et sociojuridique unique au monde.
Ce mode d'organisation tribale est au fond le fruit d’un droit coutumier berbère inspiré autant de la tradition islamique orthodoxe que de la culture berbère locale. Cette région est riche aussi de la Casbah de Tizourgane classée patrimoine national et qui constitue un lieu d’hébergement et d’attractivité touristique pour la région. Un festival nommé « Igudar » est organisé par une association locale portant le même nom.
L’Etat marocain s’est mis à la valorisation de son patrimoine architectural à travers la réhabilitation des Kasbah et des greniers collectifs en leur reconversion en équipement touristiques. Cela est préconisée par la vision 2020 pour mettre en valeur une offre touristique culturelle authentique et bien différenciée.
l’Agadir le singulier des Igoudar est une institution communautaire très ancienne. Ainsi, Al-Bakri (11s) et Al-Baydaq (13s) ont mentionné le toponyme « Agadir » dans leurs écrits . C’est un bâtiment collectif fortifié, sis généralement sur une berge d’un oued ou sur une éminence non arable mais non loin des cultures qui connote l’idée de défense et de communion. Les greniers sont souvent construits au sommet des reliefs ou sur des zones de pente et plaine qui sont édifiées usuellement pour des raisons de stockages, de contrôle et de défense. Ainsi les Agadirs de plaine sont souvent faits en terre argileuse et ceux de montagne sont construits en roches dures généralement le calcaire et le grès calcaire.
L’Agadir traduit un habitat communautaire où le collectif a plus de force que le privatif. Sa principale caractéristique technique est le plan régulier, souvent carré et quatre tours aux angles. Le grand portail est l’unique entrée au grenier dont la surveillance est assurée par un gardien logé sur place et ayant un chat qui surveille lui aussi et intervient contre la présence des rats, d’ailleurs, les usagers sont amenés à verser une poignée d’orge au gardien pour nourrir le chat et qu’on nomme «Aghenja n’oumouche / la louche du chat».
Les allées et venues des usagers sont connues et surveillées par le gardien et les membres de l’assemblé INFLASS. C’est un entrepôt-forteresse non habité où des familles et lignages rangent leurs récoltes et réserves dans des loges bien structurées. Il est administré par un assemblé d’élus qui applique le droit coutumier de la localité. Les Igudar ont autrefois des lois de gestion constituée d’un ensemble d’article « code de l’Agadir » et qui sont respectées par toutes les familles. Chacune y possédait un entrepôt où elle conservait les aliments de toutes sortes, les bijoux, les documents (titres de propriétés écrits sur des tablettes en bois et même les armes et munitions nécessaires à la défense.
Souvent, un festival annuel des Igudar est organisé à la commune d’Idaougnidif pour valoriser ce patrimoine. Cette commune est connue par ses greniers séculaires, tels ceux de sidi yaacoub, imhilen, guemzt, la casbah ikyoudane , la casbah de tizourgane classée patrimoine national.
Docteur en langues et communication et titulaire d'un master en tourisme et communication. J’ai eu l’occasion de développer l’expertise dans le domaine de la communication touristique. J’ai mené des recherches en ingénierie touristique et en développement du tourisme culturel.