L’arrivée du Nouvel An est un événement universel, mais chaque pays se distingue par ses traditions, ses rituels et sa manière de célébrer ce passage. Le Maroc, pays de contrastes et de richesses culturelles, honore non pas un, mais trois Nouvel Ans distincts, reflétant l’entrelacement de ses héritages historiques et religieux :
Le premier, souvent considéré comme le plus ancien, est le Nouvel An solaire, connu sous le nom d’ Id Yennayer. Célébré le 12 janvier, il marque le début de l’année agricole. Cette fête puise dans les racines rurales du pays et se différencie selon les régions. On y prépare des plats spécifiques, parfois des mets ancestraux dont la recette se transmet de génération en génération. Id Yennayer offre ainsi l’occasion de mettre en avant la richesse culinaire marocaine, la solidarité villageoise et les coutumes locales profondément enracinées dans la terre des amazighes.
Le deuxième type de Nouvel An célébré au Maroc correspond au calendrier lunaire musulman. Le 1er Muharram commémore l’Hégire, c’est-à-dire le départ du Prophète Mohammed (que la paix soit sur lui) de La Mecque vers Médine en 622.Ce moment charnière de l’Histoire islamique est salué dans l’ensemble du monde musulman. Au Maroc, cette date se vit comme un instant de recueillement spirituel, de prières et de réflexion. Familles et communautés profitent de cette période pour renforcer leurs liens et puiser dans leurs valeurs religieuses, guidées par l’idée de renouveau et de solidarité.
Enfin, le troisième Nouvel An est celui du calendrier grégorien, adopté à l’échelle internationale. Bien que souvent perçu comme une célébration d’origine occidentale, il est fêté au Maroc depuis des décennies, surtout dans les grandes villes. À cette occasion, la population se rassemble dans des cafés, restaurants, salles de spectacle ou lieux publics pour profiter de concerts, feux d’artifice et autres réjouissances. Marrakech, par exemple, attire chaque année de nombreux visiteurs, tant marocains qu’étrangers, venus découvrir un mélange d’authenticité, de modernité et de cosmopolitisme.
La coexistence de ces trois Nouveaux Ans – solaire, hégirien et grégorien –illustre la pluralité et la complexité de l’identité marocaine. Le pays, fort de son héritage berbère, arabe, africain, méditerranéen et plus encore, offre une palette de fêtes reflétant la cohabitation harmonieuse entre traditions ancestrales, spiritualité et ouverture sur le monde moderne. Le Maroc est ainsi une terre de rencontres, où l'on célèbre à la fois l'attachement aux racines, la dimension spirituelle de la vie et l'ouverture aux horizons.
En fin d’année, le Maroc offre aux visiteurs et aux habitants une variété d’expériences. Dans le Sud-Est, la région de Draa-Tafilalet et des lieux emblématiques comme Merzouga, Zagora, Ouarzazate ou Tafraoute permettent de vivre cette transition dans le silence des dunes, sous un ciel étoilé. À l’inverse, dans les villes, l’ambiance est plus effervescente : illuminations, spectacles, gastronomie et rencontres font de ce moment une véritable fête aux multiples facettes.
Que vous choisissiez l’intimité du désert ou le dynamisme des métropoles, le passage à la nouvelle année au Maroc offre une expérience authentique, riche en émotions et en découvertes. Ces diverses fêtes, qu’elles soient solaires, lunaires ou grégoriennes, témoignent de la souplesse culturelle du pays et de sa capacité à intégrer divers héritages.
Nous vous souhaitons une excellente fin d'année et un début de nouvelle année sous le signe de la santé, de la prospérité et de la joie. Que ce moment soit l'occasion de créer de précieux souvenirs, au cœur des traditions et de la hospitalité marocaine.
Docteur en langues et communication et titulaire d'un master en tourisme et communication. J’ai eu l’occasion de développer l’expertise dans le domaine de la communication touristique. J’ai mené des recherches en ingénierie touristique et en développement du tourisme culturel.